L’Eucharistie une invitation du Christ :

Les Évangiles, comme les textes des lettres de Saint Paul nous rappellent que l’Eucharistie est un repas fraternel auquel le Christ a convié ses amis à quelques heures de son arrestation.

Au cours de ce repas il a donné son corps à manger et son sang à boire, avant de recommander de « faire cela en mémoire » de lui.

Jésus présent dans l’Eucharistie nous invite aujourd’hui à le rejoindre et devient présent dans notre vie.

Cette présence dans notre monde se traduit également, selon ses propres paroles ; non seulement dans l’Eucharistie, mais aussi dans de multiples autres circonstances. :

· Dans nos rassemblements :« En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » Mt 18,20

· Dans le pauvre, l’exclu, le malheureux :« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » Mt 25,40

Comment répondons-nous à l’invitation du Christ qui nous demande de communier à son corps et à son sang, c’est-à-dire à sa propre vie ?

L’eucharistie partage d’un repas fraternel :

Nous allons manger ensemble.

Manger est un acte physiologique indispensable pour notre vie. La nourriture permet de construire, d’entretenir son corps, mais aussi de lui donner l’énergie nécessaire pour agir. Cette nourriture devient partie intégrante de notre corps. Manger permet de vivre, mais aussi d’exister.

Jésus nous nourrit de son corps livré et de son sang versé, c’est-à-dire de sa propre vie, pour nous rassembler dans une même communauté d’amour.

Nous ne sommes pas invités à manger n’importe comment. Ce n’est pas un « drive », « un « fast-food », un lieu de restauration rapide et impersonnelle. C’est un repas convivial où chacun à sa place. Il ne s’agit pas seulement de s’alimenter, mais de partager le même repas, avec tout ce que cela comporte de fraternité, d’amitié, de chaleur humaine, sans a priori et sans exclusions. Nous pouvons mieux le comprendre en cette période de pandémie, où nous sommes privés de ces temps de convivialité.

Chacun est appelé à mettre la main à la pâte, ce repas est œuvre commune autour de celui qui nous rassemble : le Christ.

Pain et vin ne sont pas n’importe quelle nourriture, n’importe quelle boisson.

· Le pain, pour la majeure partie de l’humanité, c’est le symbole de la nourriture.

· Le vin, « réjouit le cœur », nous dit la Bible. C’est la boisson de la fête, qui facilite la communication, bien entendu lorsqu’elle est consommée avec modération.

Dans la foi, ce que nous mangeons, c’est le corps du Christ ; ce que nous buvons, c’est le sang du Christ. Ce corps et ce sang réunis représente la vie, la vie du crucifié : « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. » (Jn 10,17-18)

Le Christ nous donne sa vie pour nous en nourrir. Alors faisons nôtre ces paroles d’un chant : « Devenez ce que vous recevez, devenez le corps du Christ ».

L’Eucharistie sacrement du service :

Manger le corps du Christ et boire le sang du Christ engage toute notre vie de chrétien. Cela nous engage comme serviteurs de nos frères, à l’image du Christ au soir du jeudi Saint qui prends le tablier pour laver les pieds de ses disciples. L’Eucharistie nous engage aussi à nous rapprocher de ceux qui partagent avec nous le même repas, nous sommes appelés à devenir vraiment « copains ».

Que l’Eucharistie soit pour nous « nourriture des gens qui sont en route », dans un repas fraternel sans aucune jauge de quelque ordre que ce soit, pour nous unir au Christ qui nous appelle à la vie éternelle.

Amen.

Christian DEVAUX, diacre